Le train de nuit attend encore son grand soir Par Sophie Fay , Benjamin Martinez

 (Infographie), Victoria Denys  (Infographie) et Sylvie Gittus  (Infographie) Publié aujourd’hui à 17h00 Temps deLecture 7 min. Article réservé aux abonnés Ajouter à vos sélections Partager ENQUÊTEAlternative séduisante au TGV ou à l’avion pour limiter les émissions de CO₂, les trains de nuit font leur retour en Europe. Mais le big bang tant espéré par leurs fervents défenseurs se heurte à de nombreux obstacles économiques et industriels. C’est une lente renaissance. Au début de la décennie 2010, les uns après les autres, les pays européens ont renoncé aux trains de nuit. Une véritable hécatombe. Seules quelques exceptions, comme le Paris-Briançon, le Paris-Rodez-Latour-de-Carol, via Toulouse, le Rome-Palerme ou les lignes autrichiennes, ont échappé à cette lame de fond. Dans certains Etats, comme l’Espagne, ces trains ont complètement disparu. De Paris, on ne peut plus aller à Venise par le rail, sauf à voyager dans le luxueux et inaccessible Venise-Simplon-Orient-Express. Les liaisons qui se sont maintenues ont beaucoup souffert : peu d’investissements, pas de renouvellement du matériel roulant, de gros défauts de ponctualité. Cela commence toutefois à changer. Graduellement, au prix d’un effort conjugué de l’Union européenne et des Etats, grâce aussi à un regain d’intérêt des passagers, soucieux de modérer leur empreinte carbone, l’offre se reconstitue. « Un voyage en train de nuit pollue vingt-huit fois moins qu’un voyage en avion », calcule l’organisation non gouvernementale Transport & Environment, dans une étude qu’elle vient de publier avec l’association Back-on-Track.